« Culture chez vous », 5 Romans de la Rentrée

La « playlist » des Romans de la Rentrée d’Eric Cobast.

C’est le tout premier de ce qu’on appelle, dans la Presse, des « marronniers », ces sujets ou ces thèmes qui reviennent chaque année à la même époque : la rentrée littéraire de septembre.

Elle est toujours pléthorique : cet automne, ce sont 511 nouveaux romans qui s’empilent sur les tables des libraires. Et cet automne, comme chaque automne, avec cette régularité de la floraison du grand marronnier à fleurs rouges du jardin des Tuileries (à l’origine de l’expression) : Amélie Nothomb livre son roman. Le vingt-neuvième. Les aérostats, un texte d’inspiration autobiographique où la romancière revisite sa jeunesse bruxelloise. Amélie Nothomb a son public. L’accueil des amateurs est plutôt positif. Je ne l’ai pas lu, pas plus que je n’ai lu le dernier roman de Ken Follett  (il ne paraît que le 17 septembre !) Le Crépuscule et l’Aube. On nous annonce le grand retour de l’Epopée médiévale, sur fond d’incursions vikings dans l’Angleterre du haut Moyen-Age.

Enfin, une curiosité « parisienne », le père et le fils Enthoven publient au même moment chacun de son côté un roman. L’un, Jean-Paul, le Père, choisit la référence à Louis Aragon : Ce qui plaisait à Blanche. L’autre, Raphaël, le fils lorgne du côté de chez Proust, avec Le Temps Gagné une autofiction sur l’Enfance et la conquête de soi. Je n’ai pas eu l’occasion de feuilleter le petit roman libertin du père, en revanche le « roman » du fils m’a paru souvent ennuyeux, parfois teinté d’une « nuance » à la Yann Moix..

 

Parallèlement à ces trois informations pour les « fans », je voudrais vous présenter les cinq belles découvertes de ma rentrée littéraire, « testées et approuvées ».

 

  • L’Anomalie d’Hervé Le Tellier aux éditions Gallimard.

De loin mon préféré : c’est un « conte philosophique » très inventif et singulier. Mais difficile de le résumer sans en faire perdre les éléments de surprise et les retournements essentiels au plaisir de la lecture de ce texte, par ailleurs très élégamment rédigé. Indiquons simplement que l’auteur suit le destin de plusieurs personnages qui n’ont d’autre point commun que celui d’avoir été les « victimes » d’un phénomène imprévisible et incompréhensible, une « anomalie météo ».

 

  • Une Rose seule de Muriel Barbéry chez Actes Sud. On connaît déjà Muriel Barbéry grâce à L’élégance du hérisson.

Le roman relate l’itinéraire d’une femme qui part sur les traces du père décédé qu’elle n’a jamais connu à Kyoto. Elle y fera la troublante expérience de l’Altérité (le Japon) et de l’identité (découverte du Père)

.Muriel Barbéry  épouse l’esprit et la poésie des grands auteurs japonais contemporains, dans une langue magnifique.

Un roman subtil et raffiné que les amoureux du Japon sauront apprécier et que tous ceux qui ne connaissent pas encore cette culture et ce territoire magnifique voudront découvrir.

 

  • Chavirer de Lola Lafon chez Actes Sud.

C’est l’Histoire de Chloé, aux différents âges de sa vie de danseuse qui nous entraîne dans les coulisses d’un monde en clair-obscur sur fond de scandale sexuel. Chloé victime puis coupable se trouve plongée au cœur d’une sombre affaire de mœurs.

Mais c’est surtout du corps dont il est question dans ce roman, du corps qui souffre, du corps qui jouit, qui transmet, qui effraie aussi.

Une belle écriture.

 

  • Fille de Camille Laurens aux éditions Gallimard

Je reproduis telle quelle la présentation de l’Editeur…Un roman majeur …à mon avis bien parti pour le prix Goncourt…à moins que cela ne soit le suivant, le Serge Joncour…

 

FILLE, nom féminin
1. Personne de sexe féminin considérée par rapport à son père, à sa mère.
2. Enfant de sexe féminin.
3. (Vieilli.) Femme non mariée.
4. Prostituée.
Laurence Barraqué grandit avec sa sœur dans les années 1960 à Rouen. « Vous avez des enfants ? demande-t-on à son père. – Non, j’ai deux filles », répond-il. Naître garçon aurait sans doute facilité les choses. Un garçon, c’est toujours mieux qu’une garce. Puis Laurence devient mère dans les années 1990. Être une fille, avoir une fille : comment faire ? Que transmettre ?
L’écriture de Camille Laurens atteint ici une maîtrise exceptionnelle qui restitue les mouvements intimes au sein des mutations sociales et met en lumière l’importance des mots dans la construction d’une vie.

 

  • Nature humaine de Serge Joncour, chez Flammarion

 

C’est le déluge, le « jugement de Dieu » la fin du monde. Nous sommes en décembre 1999 et la France subit une tempête hors du commun. C’est l’occasion pour Serge Joncour de confronter l’Homme à la Nature qui se rebelle.

Peut-être le grand roman « écolo » que l’on attendait !

En tous cas, c’est aussi du « très lourd », du « goncourable » !

 

 

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